13 mars 2014 - Assemblée générale - Réforme du Conseil de sécurité - Intervention de Mme Béatrice Le Fraper du Hellen, conseillère juridique à la représentation permamente de la France auprès des Nations unies

Monsieur le Président,

Permettez-moi tout d’abord de vous remercier d’avoir amorcé un nouveau cycle de discussions sur les différents éléments clés de la réforme du Conseil de sécurité. Vous avez souhaitez que la réunion d’aujourd’hui permette d’engager un débat interactif et substantiel.

Dans cet esprit, je souhaite revenir sur certains commentaires faits par des délégations ce matin. L’Allemagne, le Brésil et la Hongrie ont mentionné 2015 comme date clef pour aboutir à un résultat de réforme. Ils ont raison, il ne s’agit pas d’un calendrier rigide, mais d’une date butoir nous permettant de créer une dynamique.

Je note aussi le commentaire du Pérou appelant à la production d’un texte de négociations, mais nous comprenons vos contraintes, Monsieur le Président.

Monsieur le Président,

La position de la France sur la question des catégories de membres n’a pas varié. Elle se fonde sur l’évolution du monde depuis 1945 et la prise en compte des réalités actuelles. Pour la France, le Conseil de sécurité doit mieux refléter le monde d’aujourd’hui tout en conservant sa capacité à agir et à relever les défis du XXIe siècle. C’est à l’aune de ce principe que doit être envisagé tout élargissement du Conseil.

La réforme du Conseil doit dès lors tenir compte de deux éléments majeurs : d’une part, l’émergence des nouvelles puissances qui ont la volonté et la capacité d’assumer la responsabilité d’une présence permanente au Conseil de Sécurité et, d’autre part, la nécessité pour les Etats membres des Nations unies qui sont maintenant au nombre de 193 d’être membre du Conseil plus fréquemment.

Pour ce faire, la France soutient un élargissement dans les deux catégories de membres, et apporte en particulier son appui à la candidature de l’Allemagne, du Brésil, de l’Inde et du Japon comme membres permanents. La France souhaite également que la présence des pays Africains soit renforcée dans les deux catégories de membres.

La France souhaite que la réforme du Conseil de sécurité soit une réforme ambitieuse et juste. Elle espère que les réticences et blocages qui existent face au choix d’élargir le Conseil à de nouveaux membres permanents et non permanents seront surmontés.

En conclusion, la France souhaiterait s’associer à tous ceux qi ont souligné que tout est question de volonté politique. Avec de la volonté politique, nous pourrons progresser. En témoigne sur ce sujet connexe la décision de la France d’aller de l’avant sur son initiative visant à un encadrement du recours au veto en cas d’atrocités de masse qui serait un engagement collectif et volontaire des membres permanents du Conseil à y renoncer dans ces cas.

Je vous remercie.

En savoir plus sur la réforme du Conseil de sécurité.

Dernière modification : 26/02/2015

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