16 septembre 2011 - Conseil de sécurité - Haïti - Intervention de M. Martin Briens, représentant permanent adjoint de la France auprès des Nations unies

Monsieur le Président,

Je remercie M. Mariano Fernandez, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, pour sa présentation et le félicite pour sa nomination à la tête de la MINUSTAH.

Je limiterai mon intervention à trois points :

1/ Notre dernière rencontre en avril 2011 s’était tenue au lendemain du deuxième tour des élections présidentielle et législative en Haïti. Une transition pacifique et historique comme le signale le Secrétaire général dans son rapport, a bien eu lieu entre deux présidents démocratiquement élus. Il faut en féliciter les Haïtiens, mais aussi la MINUSTAH dont l’action a rendu possible ces élections.

Nous appelons aujourd’hui les autorités de ce pays à faire preuve de responsabilité et permettre la formation d’un gouvernement. La cohabitation entre pouvoirs exécutif et législatif n’est jamais facile, nous le savons. Mais c’est le signe des hommes d’Etat de savoir placer l’intérêt national au dessus des intérêts partisans ou particuliers.

2/ La communauté internationale a besoin de stabilité politique et d’un gouvernement en place en Haïti pour poursuivre son effort en faveur de la stabilisation et la reconstruction.

Ces défis, nous les connaissons : une situation sécuritaire calme mais fragile, une reconstruction trop lente, plus de 600 000 déplacés internes, une économie à rebâtir, une police encore incapable d’assurer la sécurité dans l’ensemble du pays, un Etat de droit fragilisé, la recrudescence des faits criminels et délictuels, en particulier à Port au Prince, une épidémie de choléra qui, après un second pic en juin dernier, risque de devenir endémique.

Les efforts consacrés par la communauté internationale en faveur d’Haïti depuis tant d’années et pas seulement depuis le tremblement de terre de 2010 sont à la hauteur de ces défis. Outre sa participation à la MINUSTAH, l’assistance de la France se monte à plus de 326 millions d’euros pour la période 2010/2011, dont plus de la moitié a d’ores et déjà été engagée. L’Union européenne apporte elle aussi un soutien considérable et la France s’associe à la déclaration que fera son représentant.

Nous allons poursuivre cet effort, non pas pour garder le pays sous perfusion indéfiniment mais dans l’objectif de renforcer les capacités de l’Etat et du peuple haïtiens. La détermination des autorités élues à assumer leurs responsabilités et à prendre les mesures qui s’imposent est le meilleur gage de la poursuite dans la durée de notre effort collectif au service du développement d’Haïti.

3/ Cela s’applique également aux Nations unies et la MINUSTAH. Nous allons renouveler prochainement le mandat de la Mission, dont les moyens avaient été renforcés pour faire face aux circonstances exceptionnelles créées par le tremblement de terre. Les circonstances ont évolué et nous devons en tenir compte. Le contexte humanitaire n’est plus le même et les élections sont derrière nous. Nous pouvons donc aujourd’hui réduire le nombre de personnels militaire et civil déployés sans mettre en péril ni la capacité de la Mission à remplir sa mission, ni la stabilité du pays. Ce sont d’ailleurs les conclusions du rapport du Secrétaire général.

Nous ne pouvons pas non plus ignorer le sentiment de la population vis-à-vis de la présence de troupes étrangères sur son territoire et les souhaits des autorités élues. Il est important dans ce contexte que le comportement des soldats déployés dans le pays soit exemplaire.

C’est parce que la présence des Nations unies en Haïti s’inscrit dans la durée et que nous voulons que la MINUSTAH soit la dernière OMP déployée en Haïti que nous voulons qu’elle évolue de manière graduelle et responsable.

Je vous remercie./.



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Dernière modification : 26/02/2015

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