La solution des deux Etats est la seule qui puisse permettre de construire une paix juste et durable [en]

SITUATION AU MOYEN ORIENT

INTERVENTION DE M. NICOLAS DE RIVIÈRE,
REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRÈS DES NATIONS UNIES

AU CONSEIL DE SÉCURITÉ

New York, 22 février 2024

Madame la Présidente,

Je remercie Messieurs Wennesland et Lockyear pour leurs exposés.

Comme l’a dit le Président de la République, Emmanuel Macron, il est essentiel de conclure, sans plus de délai, un accord sur un cessez-le-feu à Gaza qui garantisse la protection de tous les civils.

Le bilan humain et la situation humanitaire sont catastrophiques. Il est vital d’acheminer massivement l’aide à la population de Gaza. A cet égard, il est impératif d’ouvrir le port d’Ashdod, une voie terrestre directe depuis la Jordanie et tous les points d’accès à l’enclave. Il faut aussi tout faire pour faciliter le travail de la Coordinatrice spéciale, Sigrid Kaag.

Les opérations militaires israéliennes doivent cesser. La France s’oppose fermement à une offensive israélienne à Rafah, qui ne pourrait qu’aggraver la tragédie en cours.

Israël doit se conformer au droit international humanitaire, qui impose en tout temps, en tout lieu des principes clairs de distinction, de nécessité, de proportionnalité et de précaution.

La France s’oppose aussi à tout déplacement forcé de populations. Cela constituerait une violation du droit international humanitaire et ferait peser un risque supplémentaire d’escalade régionale.

La France rappelle que tous les otages doivent être libérés immédiatement et sans conditions, comme l’exigent les résolutions 2712 et 2720. Ce Conseil doit en faire une priorité.

Il doit aussi condamner enfin les attaques terroristes du 7 octobre commises par le Hamas et d’autres groupes terroristes.

La France rappelle son attachement indéfectible à la sécurité d’Israël et sa solidarité avec le peuple israélien après ces attaques terroristes. Les informations sur une participation d’agents de l’UNRWA aux attaques du 7 octobre sont d’une extrême gravité, et la France salue les décisions prises immédiatement par le Secrétaire général des Nations unies pour faire la lumière sur ces allégations, notamment les deux audits en cours.

Il est essentiel de restaurer un horizon politique et de travailler à l’édification d’un Etat pour les Palestiniens et à la mise en place de garanties de sécurité pour Israël.

La solution des deux Etats est la seule qui puisse permettre de construire une paix juste et durable. Celle-ci est gravement menacée, notamment par la politique illégale de colonisation menée par Israël. En plus d’être un obstacle majeur à une paix durable, cette politique est un facteur de violences sur le terrain, commises en particulier par des colons. La France a adopté des sanctions à l’encontre de 28 d’entre eux. Israël doit garantir la sécurité des populations palestiniennes dans les territoires qu’il occupe.

Enfin, il est urgent d’éviter un embrasement régional.

La stabilité du Liban et de toute la région nécessite le plein respect de la résolution 1701, par toutes les parties et avec l’aide de la FINUL. La France œuvre activement à une désescalade dans ce cadre.

Elle continuera aussi à contribuer à la sécurité maritime en mer Rouge.

La France plaide pour une mobilisation de ce Conseil sur l’ensemble des volets de la crise, sécuritaire, humanitaire, mais aussi politique.

Je vous remercie.

Dernière modification : 22/02/2024

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