Soudan : la France continuera de se tenir aux côtés des Soudanaises et des Soudanais [en]

SOUDAN

INTERVENTION DE MME NATHALIE BROADHURST,
REPRÉSENTANTE PERMANENTE ADJOINTE DE LA FRANCE AUPRÈS DES NATIONS UNIES, CHARGÉE D’AFFAIRES A.I.

AU CONSEIL DE SÉCURITÉ

New York, le 19 avril 2024

Je remercie Rosemary Di Carlo, Edem Wosornu et Mohamed Ibn Chambas pour leurs interventions.

Mme la Présidente,

Une année s’est écoulée depuis le début du conflit qui dévaste le Soudan.

Une année durant laquelle plusieurs dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie et plus de 8 millions de personnes ont été déplacées de force. Des déplacements, des violences qui frappent directement les enfants : 3 millions d’entre eux ont dû quitter leur foyer et environ 15 millions dépendent de l’aide humanitaire.

La famine menace, plus du tiers de la population se trouve en situation d’insécurité alimentaire. L’intensité des combats, l’insécurité et les obstacles imposés par les parties compromettent l’accès et l’acheminement de l’aide humanitaire.

C’est la raison pour laquelle la France a organisé avec l’Union européenne et l’Allemagne le 15 avril 2024 à Paris, une conférence internationale humanitaire pour le Soudan et pour les pays voisins. Cette conférence - sous l’égide du Président de la République, autour du Ministre de l’Europe et des affaires étrangères, et en présence des ministres et représentants de 58 Etats, des Nations Unies, d’organisations régionales, d’ONGs ainsi que des bailleurs de fonds - a permis l’annonce de plus de 2 milliards d’euros de contributions financières, dont près de 900 millions pour l’UE et ses Etats membres. La France s’est engagée à allouer plus de 110 millions d’euros pour répondre aux besoins des populations au Soudan et dans les pays voisins.

Cette conférence a également permis l’adoption d’une déclaration de principe par les Etats et les organisations impliqués dans les initiatives de paix pour le Soudan afin de davantage coordonner leurs efforts. Cette déclaration appelle les parties à cesser les hostilités, à mettre en œuvre les engagements qu’elles ont pris lors des pourparlers de Djeddah. Il est urgent qu’elles garantissent un accès humanitaire complet, sûr et sans entrave à l’ensemble des populations, aussi bien par des accès transfrontaliers qu’à travers les lignes de front.

Mme la Présidente,

Une solution politique reste plus que jamais urgente : ce conflit menace l’unité du pays et la stabilité de la région. Le chemin vers la paix passe par une cessation des hostilités immédiate et par une reprise des pourparlers dès que possible. Nous nous félicitons de l’annonce qui a été faite lundi à Paris d’une reprise sous trois semaines des discussions dans le cadre du processus de Djeddah. Nous saluons les efforts mis en œuvre par l’Envoyé personnel du Secrétaire général, M. Ramtane Lamamra, pour user de ses bons offices auprès des parties belligérantes en lien avec l’ensemble des acteurs régionaux et internationaux mais aussi avec les formations politiques civiles. Nous appelons les deux belligérants à dépasser la logique de préconditions et à juguler les pressions exercées par les fauteurs de guerre dans leurs propres rangs.

Il est aussi primordial que les acteurs extérieurs s’abstiennent d’armer, de financer ou de soutenir logistiquement les parties. Je rappelle que la violation de l’embargo sur les armes au Darfour est un motif d’inscription sur la liste des sanctions individuelles au titre de la résolution 1591.

Mme la Présidente,

Je conclurai en remerciant l’ensemble des participants qui ont contribué au succès de la conférence. Nous sommes parvenus à remettre cette crise en haut de l’agenda international et à agir concrètement en décuplant, de 5 à 50%, le taux de financement du plan de réponse humanitaire des Nations unies.

Nous devons rester mobilisés. La France continuera de se tenir aux côtés des Soudanaises et des Soudanais pour que les espoirs suscités par la révolution de décembre 2018 ne soient pas à tout jamais déçus. Elle ne ménagera aucun effort pour contribuer au retour de la paix et elle restera mobilisée aussi au sein de ce Conseil, qui doit agir pour l’accès humanitaire et pour faire avancer la médiation politique.

Unissons nos forces pour qu’il n’y ait pas de second anniversaire du conflit au Soudan.

Je vous remercie.

Dernière modification : 19/04/2024

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